Sudhir Chandra

Sudhir Chandra
pas labex
pas Eurias

dates de séjour

01/10/2010 - 30/06/2011
01/04/2013 - 30/06/2013
01/09/2013 - 31/12/2013
04/06/2014 - 30/06/2014
01/04/2015 - 30/06/2015
01/10/2015 - 31/12/2015
01/04/2016 - 30/06/2016

discipline

Histoire contemporaine

Fonction d’origine

Chercheur

Institution d’origine

Université Mizoram (Inde)

pays d'origine

Inde

projet de recherche

Au-delà de la modernité : Religion, Culture, Nation et le Rêve de Non-Violence

Sudhir Chandra étudie l’interpénétration de la religion, de la culture et du nationalisme en se concentrant sur la conversion au christianisme d’un certain nombre d’hommes et de femmes talentueux issus des castes/classes supérieures dans l’Inde coloniale. Contredisant le stéréotype longtemps dominant selon lequel les chrétiens indiens ont été ipso facto dénationalisés, ces convertis ont joué un rôle de pionniers dans l’éveil nationaliste aux multiples facettes qui a mené à l’Inde moderne. Comme ce stéréotype imprègne la psyché hindoue, qui estime que Hindou signifie Indien, cette étude met aussi en évidence la question de la connaissance per se.

L’étude présente également d’importantes dimensions épistémiques. En tant que phénomène linguistique, l’utilisation de trois termes distincts, nécessaire du point de vue analytique, - la religion, la culture et le nationalisme - fait que l’on s’attend automatiquement à une telle séparation dans la vie de tous les jours. Et même si l’on prend conscience que ces phénomènes, bien que désignés séparément, sont inextricablement mêlés dans la réalité, il est supposé qu’ils peuvent être analytiquement agrégés. Or c’est rarement une opération analytique anodine. C’est, qu’on le veuille ou non, le fruit de la croyance hégémonique moderniste selon laquelle la sécularisation est essentielle à la modernisation. En conséquence, l’Inde précoloniale est rabaissée comme étant imprégnée de religion, et la création de l’Inde moderne est mesurée - et valorisée- en fonction de sa libération par rapport à cette imprégnation. Tout ce qui pourrait entraver ce processus de modernisation est considéré ipso facto comme réactionnaire et communautaire. En revanche, le nationalisme ‘courant’ est présenté comme progressiste, laïc et moderne. Dans son étude Sudhir Chandra vise à contrer ces hypothèses épistémiques afin de pouvoir révéler une histoire plus complexe.

biographie

L’activité principale de Sudhir Chandra, historien, porte sur la nature de la conscience sociale indienne moderne telle qu’elle a vu le jour suite à l’intervention coloniale. Actuellement Sudhir Chandra travaille sur l’interaction entre la religion, la culture et le nationalisme en s’intéressant aux membres des castes supérieures convertis au christianisme, et aux derniers jours de Gandhi.

En parallèle de ses enseignements à l’Université de Melbourne, à l’Université Aligarh, et à la Jamia Millia Islamia à New Delhi, Sudhir Chandra a été associé, en tant que professeur invité ou résident, à des institutions indiennes et internationales telles que l’Institut d’Études Avancées de Shimla, le Centre pour l’étude des sociétés en développement CSDS (New Delhi), le Nehru Memorial Museum & Library (New Delhi), le Centre des Sciences Sociales (Surat), l’Institut de l’Asie du Sud de l’Université d’Heidelberg, l’Université Cornell, l’Université de Chicago, le Bellagio Center, Tokyo University of Foreign Studies ou encore la Japan Society for the Promotion of Science.

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